Un jour de février, mon amie Caroline, compagne des ateliers d’écriture poétique minute à faire des caviardages dans l’espace public pendant les nuits debout, m’a envoyé un mail avec un lien, “tiens, ça ne te dirait pas de faire ça ?”
“Ça”, c’était le challenge proposé par l’organisation Write local, play global à l’occasion de la journée mondiale du théâtre pour l’enfance et la jeunesse, challenge qui consiste à écrire une pièce de théâtre à destination du jeune public en… 24 heures.
En octobre, j’avais déjà participé au Prix de la Nouvelle Érotique où on avait seulement huit heures (de minuit à 7h du matin la nuit du changement d’heure) pour écrire notre texte… Une expérience très drôle dont je partage cependant moins volontiers le résultat 😉
Bref, là, 24 heures, fastoche, ça me semblait laaaarge. Surtout que la pièce devait faire un maximum de 500 mots, soit environ une page.
Comme j’allais être, aux dates du challenge, en tout début de “résidence d’écriture” chez mon amie Félixe Blizar, je lui propose de participer avec moi. On s’est donc inscrites pour le dimanche 12 mars.
Mais ça, c’était sans compter qu’on se coucherait à 3h du matin la veille après bien trop de mots échangés pour cause de retrouvailles, et que du coup, on émergerait un peu tard le dimanche en question. Et puis le dimanche, c’est brunch… Et c’est aussi balade dans les vignes, parce qu’il fait soudainement très beau et qu’on a une folle envie d’en profiter. C’est aussi aspirateur à passer, lessive à faire tourner, cours de la semaine à préparer, mails datant de trois mois auxquels répondre, recette enregistrée depuis des semaines qu’on doit absolument tester…
Bref, oui, ok, on avoue tout, on a procrastiné.
À 21h (hm hm), on a finalement repris les règles du jeu pour recevoir nos contraintes à intégrer dans le texte, on a lancé des dés, on a râlé un peu parce que ça nous faisait sortir de nos sentiers battus (mais c’est ça qu’est bien), on s’est dit que c’était chaud d’écrire du théâtre quand on ne savait pas écrire les dialogues, on a refait du thé et sorti du chocolat et puis on s’y est mises.
On s’est lu des bouts de choses, on s’est demandé où on voulait en venir, on a piqué des fous rires, on a ouvert au hasard des livres de poésie, et puis finalement, on a eu des espèces de petites choses. On a trouvé des titres, des photos, on s’est relues, et on a envoyé ça avant 2h du matin.
Aujourd’hui, c’était donc la journée mondiale du théâtre pour l’enfance et la jeunesse, les textes ont été publiés sur le site. On les a relus, et on s’est dit, “ah oui, tiens, je ne me souvenais plus bien…”
J’aime bien ces défis d’écriture délimités dans le temps, ce que ça pousse à trouver en soi, et ensuite, ce sentiment de finir des choses, ni parfaites, ni merveilleuses, mais qui ont le mérite d’exister. Et quoi de mieux avant de se relancer dans l’écriture d’un roman qu’on traîne depuis des années ?
Cliquez pour découvrir la pièce de Félixe Blizar, celle de Caroline, et la mienne. Ici pour voir tous les textes. Saurez-vous deviner les consignes que nous avons chacune suivies ?