Hier, la salle réservée l’avait été par quelqu’un d’autre, pour faire passer des oraux de maths. Bien moins fun qu’un atelier d’écriture, si vous voulez mon avis. Nous avons donc déménagé, cherché une autre salle, redéplacé tables et chaises. J’ai dit, “voilà ce que ça nous montre, que parfois, il faut lutter pour se mettre en écriture”.
Et puis nous avons commencé. Ils et elles avaient 15 ans et l’envie d’être là un vendredi après-midi. Ils et elles écrivent seulement pour l’école ou presque tous les jours : des fan fictions, des scénarii, des journaux intimes, “un début de roman pourri”.
On a parlé inspiration, page blanche, réécriture.
On a lu Baricco, Cendrars, Ito Naga.
On a évoqué les trains (notre thème), ceux qui les conduisaient et ceux qui ne les prenaient pas. Bagages, gares, retards. Le sentiment de vertige quand le wagon sur l’autre voie se met en mouvement et nous laisse là, immobiles mais pas tout à fait.
On a écrit, post-it, feuilles quadrillées, blanches ou bleues.
On a partagé, envie de disparaitre sous la table, tremblements de voix, souffle court pour mots trop rapides.
Et puis on s’est dit merci, parce que c’était une belle après-midi.