À peine rentrée à Bruxelles après six semaines sur les routes (j’espère avoir l’occasion de vous en reparler), j’ai repris sur les chapeaux de roues et avec les grands écarts habituels : hier matin, un groupe d’étudiant.e.s FLE très avancé.e.s et adultes qui me demandent pourquoi on dit parfois “X% des Français” (iront voter dimanche) et parfois “X% de Français” (dont X% de Français résidant à l’étranger) (PARCE QUE), et l’après-midi, un atelier avec des enfants de 5 à 8 ans, pour la plupart non-scripteurs… Quel doux travail que celui-ci où l’on ne s’ennuie jamais !
Et en plus, c’était avec une émotion toute particulière que j’allais donner cet atelier : il a lieu au Maître Mot, association dans laquelle j’ai fait mon stage de fin d’études (avec un Abécédaire du dépaysement) il y a 5 ans… J’ai depuis gardé contact avec ma collègue devenue amie Marie, faiseuse de livres et d’images, lectrice hors pair et personnage haut en couleurs. Je reviens donc à l’asso ce printemps pour co-animer une série d’ateliers de poésie (carrément envie de renouveler l’expérience après mes débuts en maternelle !).
Avec les enfants, on a donc lu un album que j’adore, La grande fabrique de mots, d’Agnès de Lestrade, illustré par Valeria Docampo. Le livre raconte l’histoire d’un pays où l’on doit acheter les mots pour pouvoir les dire, et de Philéas qui, pour avouer à Cybelle qu’il l’aime, n’a que les mots “cerise, poussière, chaise” en réserve…
On s’amuse à chercher comment on pourrait prononcer ces mots, la cerise comme un ssserpent, la poussière qui explose et la chaise qui chuchote, et chacun.e choisit un mot qu’il.elle aime et trouve une façon de le dire, avant qu’on fasse, ensemble, un “concert de mots”.
Un des enfants a choisi, après maintes hésitations, “flash”.
On réfléchit tou.te.s ensemble à comment on pourrait le prononcer, jouer avec ce mot. Et là :
- S., est-ce que tu peux dire “flash” très vite ?
— “Flash très vite”.
— …