J’ai passé un bel été, en partie à chanter à tue-tête en pédalant sur des routes désertes, lors d’une vadrouille à vélo solo. Outre une playlist Spotify « Classiques de la chanson française » qui me faisait pousser un petit cri de ravissement à chaque morceau parce que je le (re)connaissais, j’ai aussi écouté une playlist composée au fil des mois et intitulée « La pêche », qui me donne envie de danser.
En cette rentrée, j’ai une grande envie de mouvement et de joie, et c’est donc dans cette playlist que j’ai pioché la chanson qui m’a aidée à décider des thèmes d’ateliers d’écriture de cette année…
En effet, pour la quatrième fois (j’adore ce procédé, pourquoi en changer ?), j’ai emprunté cinq mots ou expressions aux paroles d’une chanson pour les transformer en thématiques d’ateliers, nourrissant ainsi mon besoin de jeu (ohlala youpi que va-t-il se passer hihi c’est rigolo), et mon besoin de cohérence (des thèmes variés, ok, mais un fil rouge s’il vous plaît).
« La belle verte », élue chanson de l’année des ateliers d’écriture
La chanson en question s’appelle donc « La belle verte » du groupe Les p’tits gars laids, et elle me donne une furieuse envie de me déhancher. Les paroles, par contre, ne sont pas des plus optimistes, mais c’est aussi deux choses que j’ai envie de réconcilier : la colère contre ce qui révolte et l’enthousiasme. La joie militante, en somme.
« Je vis dans une case en béton,
Qui sent le neuf et la routine
Y a que des immeubles à l’horizon
Et trois petits arbres qui ont mauvaise mine
Et trois petits arbres qui ont mauvaise mine
Comment rêver d’une autre vie
Quand on ne sait faire que semblant
Quand le jour s’efface à la nuit
Et que personne ne nous entend
Et que personne ne nous entend
Mais il y a ce quelque chose qui me brûle
Au fond de mes entrailles fanées
Y a cette voix en moi qui hurle
Qu’est-ce qu’on attend pour vivre vrai ?
J’ai tout pour être malheureux,
Une télé, une box, une belle cuisine
Mon salon neuf fait des envieux,
J’envisage d’y mettre une vitrine,
J’envisage d’y mettre une vitrine
Comment on en est arrivé là,
À exister surtout pour les autres
À se croire des vies des cinémas
Pour épater nos bons apôtres
Pour épater nos bons apôtres
Mais il y a ce quelque chose qui me brûle
Au fond de mes entrailles fanées
Y a cette voix en moi qui hurle
Qu’est-ce qu’on attend pour vivre vrai ?
Hier ils ont décapité un arbre
Ça gênait la vue des gens d’en-dessous
Ici on préfère finir sous le marbre
Dans une jolie boîte acajou
Dans une jolie boîte acajou
Comment a‑t-on perdu la tête,
Pour du papier flocké de l’Empire
Au doux parfum des crises et des dettes
Aujourd’hui on n’sait plus sentir
Aujourd’hui on n’sait plus sentir
Mais il y a ce quelque chose qui me brûle
Au fond de mes entrailles fanées
Y a cette voix en moi qui hurle
Qu’est-ce qu’on attend pour vivre vrai ?
Comment ai-je oublié mes rêves
Comment suis-je devenu soldat
De plomb, à la file sur la grève
Et des millions d’autres sur mes pas
Et des millions d’autres sur mes pas
À vous mes filles à toi mon frère
Gardons toujours les mains ouvertes
À toi ma femme à toi ma mère
Allons vivre sur la belle verte
Allons vivre sur la belle verte
Mais il y a ce quelque chose qui me brûle
Au fond de mes entrailles fanées
Y a cette voix en moi qui hurle
Qu’est ce qu’on attend pour vivre
Mais il y a ce quelque chose qui me brûle
Au fond de mes entrailles fanées
Y a cette voix en moi qui hurle
Qu’est-ce qu’on attend pour vivre
Mais il y a ce quelque chose qui me brûle
Au fond de mes entrailles fanées…”
J’avoue, j’ai eu un peu de mal à me décider car il y avait plein de mots qui me tentaient ! Mais après de multiples listes sur mon carnet du moment, j’ai choisi nos cinq nouveaux thèmes d’ateliers d’écriture ! (Promis, je vous épargne « entrailles fanées » et « apôtres »).
Cinq (ou plus…) nouvelles thématiques d’ateliers d’écriture
En 2022–2023, si vous décidez d’embarquer, nous écrirons donc sur…
• Les autres (septembre-octobre-début novembre)
• Boîte (novembre-décembre)
• Rêves (janvier-février)
• Voix (mars-avril)
• Finir (mai-juin)
À ces ateliers thématiques s’ajouteront sans doute quelques autres propositions ici et là en fonction des envies et inspirations. La première est d’ailleurs déjà prévue pour octobre, avec un atelier en ligne sur le dedans et le dehors, un dimanche après-midi, en partenariat avec Le p’tit lopin, une chouette ferme pédagogique en Belgique.
Des thématiques d’ateliers, pour quoi faire ?
Vous le savez si vous êtes déjà venu·e·s en atelier d’écriture, les thématiques sont :
• un moyen pour moi d’avoir une direction pour ma préparation : ça me donne des pistes pour aller collecter des textes, des musiques, des vidéos, des expériences en lien pour nous nourrir et ouvrir nos imaginaires ;
• un moyen pour vous d’explorer un thème auquel vous n’aviez peut-être jamais pensé comme ça, de sortir de vos sentiers battus et habitudes d’écriture (si habitude il y a.)
Ce qui continue à me frapper malgré ces dix ans d’animation, c’est à quel point ces thèmes sont des prétextes, à quel point les participant·e·s s’approprient la thématique et en viennent à raconter quelque chose de pertinent pour elles et eux.
Que vous débarquiez en disant : « c’est quoi la thématique déjà ? » ou « aah trop bien, j’avais trop hâte de ce thème-là ! », vous trouvez toujours une façon de répondre (ou non) aux propositions… et à m’emmener, à la lecture, dans d’autres recoins auxquels je n’avais absolument pas pensé en préparant.
Bref, j’ai sacrément hâte des surprises que l’année nous réserve !
Vous pouvez d’ores et déjà réserver vos places pour les ateliers Les autres 1 et/ou 2 (les ateliers se complètent mais sont indépendants l’un de l’autre, vous pouvez venir à l’un, à l’autre (uhuh), ou aux deux !). Pour les dates et les infos, c’est par ici !
Alors, est-ce que ces thèmes vous appellent ? Vous interpellent ? Au plaisir de lire vos retours en commentaires !